Que peuvent la philosophie et l’éthique face aux crises écologiques ? Si l’urgence est évidemment à la réduction de notre impact matériel sur la Terre et sur le vivant, il convient de reconnaître que nos pratiques sont inséparables de nos représentations, nos valeurs ou nos visions du monde et de la place que nous y occupons. Ainsi, respecter les limites planétaires c’est aussi apprendre à penser en leur sein. À redéfinir, à partir d’elles, les finalités que nous souhaitons poursuivre individuellement et collectivement. 

Dans cette perspective, ce cours propose d’explorer les fondements éthiques de nos pratiques environnementales afin de pouvoir porter sur elles un regard réflexif. Les trois premiers cours seront consacrés à la présentation des outils conceptuels et des courants dominants du champ académique de l’éthique environnementale, structurés principalement autour de la notion d’anthropocentrisme :  les entités naturelles ont-elles une valeur en elles-mêmes et pour elles-mêmes ? Comment justifier nos pratiques d’exploitation ou de conservation de la nature ? Les cours suivants, inviteront les étudiant.e.s à identifier quelques enjeux éthiques au cœur de leurs futurs métiers : peut-on gérer la nature sans la dominer ? La possession d’un savoir scientifique ou d’une compétence technique offre-t-elle une légitimité morale ? Comment dialoguer de façon constructive en situation de conflit de valeurs ?

Tout au long du cours, notamment à partir d'études de cas, les étudiant·e·s seront invité·e·s à mettre en œuvre une réflexion éthique appliquée, pour réfléchir collectivement aux moyens normatifs permettant de faire face aux enjeux écologiques, en particulier dans le domaine de la conservation de la nature.