Ce séminaire propose d’examiner les façons dont des artistes font usage de modèles théoriques extérieurs au champ de l’art. D’un point de vue historique, cette ouverture des domaines de savoir sur des théories exogènes correspond à la généralisation du modèle linguistique qui, dans les années 1960, fut introduit dans diverses sciences humaines et sociales. Après ce décloisonnement initial, l’histoire de l’art s’est également tournée vers des modèles marxiste et psychanalytique. Ce que le terme « théorie » voudrait dire aujourd’hui dans le domaine artistique, c’est plutôt l’ouverture des pratiques sur des questions liées au féminisme, à la critique du colonialisme ou à l’anthropocène.

Ce séminaire entend s’interroger sur ce recours des artistes à la théorie à l’aide d’une série de cas particuliers, aussi bien des œuvres que des textes, qui feront l’objet d’un examen rapproché. Il s’agira avant tout d’observer comment le travail d’artiste, quand bien même il s’appuie sur des modèles théoriques importés, n’est jamais l’illustration d’une théorie, mais toujours s’astreint à penser par ses moyens propres.