Objectif du module

A partir d’apports théoriques des études urbaines et d’une approche sensible de la ville (atelier d’écriture urbaine, safari urbain, atelier photo…) les étudiant-e-s seront amené-e-s à repérer et identifier les traces des transformations de leur ville et de leur quartier et à répondre à une question paraissant a priori toute simple, mais néanmoins fondamentale : quelle ville souhaite-t-on faire durer ?

 

Eléments de contexte

« Le droit à la ville ne se réduit pas à un droit d’accès individuel aux ressources incarnées par la ville : c’est un droit à nous changer nous-mêmes en changeant la ville de façon à la rendre plus conforme à notre désir le plus cher » (David Harvey, 2009)

L’hypothèse fondamentale du « Droit à la Ville », ouvrage du philosophe français Henri Lefevbre en 1968, est celle de l’émergence d’une réalité nouvelle, l’urbain, phénomène total transcendant toutes les dimensions de la société contemporaine. 50 ans après la parution de ce texte, l’urbanisation, c’est-à-dire le processus de croissance et de concentration de la population dans les agglomérations urbaines et de l’extension des villes, est aujourd’hui une réalité planétaire partagée. Elle est un processus majeur de transformation de nos représentations, de nos pratiques et de nos territoires. Elle est source de nouveaux défis et de nouveaux problèmes communs à toutes les grandes agglomérations : la croissance des inégalités sociales et spatiales, les problèmes de mobilité, la crise environnementale et le grignotage de la campagne en sont quelques exemples.

Pour répondre à ces enjeux, les principes du développement durable sont aujourd’hui soutenus institutionnellement par la plupart des villes, souvent dans le cadre d’instruments de planification locale tels les Agendas 21 : densification et lutte contre l’étalement urbain, préservation de l’environnement et bonne gestion des ressources naturelles, soutien à l’action locale et à la participation citoyenne,  promotion de la mixité sociale et fonctionnelle, renforcement de l’économie sociale et solidaire, etc.

Ces principes influencent, non sans tensions et controverses, la manière de concevoir et de construire la ville d’aujourd’hui et de demain, mais également les manières de l’habiter et de la pratiquer. Transformations urbaines et transformations sociales sont en effet intimement liées.

Le champ du travail social est traversé par ces transformations. Les principes de la ville durable s’imposent de plus en plus dans les pratiques professionnelles, mais aussi dans les programmes de réinsertion, les actions éducatives et projets d’animation, qui se parent ainsi d’une dimension « verte ». De même, les professionnel-le-s du social s’investissent dans le développement d’une économie locale au service de l’humain, des services urbains de proximité et la participation citoyenne. Par leur connaissance fine des territoires et des habitant-e-s, ils-elles se retrouvent ainsi à faire partie des acteurs-clés de ce « développement urbain durable », que nous questionnerons tout au long de ce module.